Des juges, ainsi que d’autres fonctionnaires, auraient obtenu de manière inappropriée des certificats d’invalidité leur permettant de percevoir des revenus supplémentaires et, éventuellement, d’échapper à la conscription.
Le 18 avril 2023, le procureur général ukrainien Andriy Kostin s’est rendu au Capitole, à Washington.
Il ne pouvait pas rester impuni le scandale sur un sujet aussi délicat que celui de l’égalité des citoyens face à la mobilisation. La révélation d’affaires de corruption impliquant des dizaines de procureurs de la région centrale de Khmelnitski a emporté le procureur général d’Ukraine, Andriy Kostin, qui a été accusé d’avoir obtenu de fausses attestations d’invalidité leur permettant d’obtenir des pensions supplémentaires à leur traitement et, éventuellement, d’éviter la conscription.
Mardi 22 octobre, cet homme dynamique, qui avait une bonne réputation de professionnel et n’était pas directement impliqué, a annoncé sa démission après une réunion du Conseil national de sécurité et de défense, présidé par Volodymyr Zelensky.
Les médias ukrainiens avaient fait la lumière de l’affaire au début du mois d’octobre, lorsque des enquêteurs de la région de Khmelnitski avaient découvert que la présidente de la commission locale d’expertise médico-sociale, Tetiana Kroupa, également élue au conseil régional, et son fils, à la tête de la caisse de retraite régionale, avaient gagné de l’argent en fournissant de fausses attestations d’invalidité.
Dans les bureaux de la commission, les agents du SBI, le bureau d’enquête de l’État, avaient déclaré avoir découvert 100 000 euros, ainsi que plusieurs faux documents médicaux, des listes de clients et des diagnostics fictifs. Les enquêtes menées chez les deux fonctionnaires ont également mis en évidence une fortune importante : 6 millions de dollars (plus de 5,5 millions d’euros) en devises différentes, des bijoux, ainsi que des preuves d’un vaste patrimoine immobilier en Ukraine et ailleurs dans le monde.
Dès le 16 octobre, l’affaire a pris une toute autre tournure.
Ce jour-là, Yuri Butusov, journaliste et rédacteur en chef du site d’investigation Censor.net, publiait un article qui dévoilait l’implication de nombreux procureurs de la région de Khemlnytsky dans ce système de corruption. Selon les informations du journaliste et correspondant militaire très apprécié dans le pays, 49 fonctionnaires locaux disposaient, pour certains, d’un certificat leur permettant d’obtenir une certification.