Selon le gouvernement allemand, lors de cet appel d’une heure, Olaf Scholz a exprimé sa volonté de commencer des négociations avec l’Ukraine pour une paix juste et durable. Le chancelier a encore une fois souligné que Moscou devait retirer ses forces d’Ukraine et « arrêter la guerre ».
Cet échange a suscité la colère de l’Ukraine, qui considère cela comme une « tentative de calmement » envers Moscou alors que les Ukrainiens abandonnent le front et craignent de perdre le soutien des États-Unis, suite à la victoire de Donald Trump à la présidentielle.
La colère de l’Ukraine a été déclenchée par cet appel d’une heure, considéré comme une « tentative d’apaisement » de l’Allemagne envers Moscou.
En présence du conseiller en politique étrangère et de sécurité Jens Plötner et du porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit, le chancelier allemand Olaf Scholz entretient un téléphone avec le président russe Vladimir Poutine à Berlin, le 15 novembre 2024.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a accusé l’Allemagne de jouer le jeu de Vladimir Poutine, suite à la conversation entre Olaf Scholz et le président russe le vendredi 15 novembre, concernant les conditions de la paix en Ukraine. C’était le premier entretien depuis longtemps.
Volodymyr Zelensky a critiqué l’idée que parler à Vladimir Poutine ouvre la boîte de Pandore, craignant d’être contraint à des négociations défavorables à l’Ukraine.
Le Kremlin a répété lors de l’entretien que tout accord de paix devrait prendre en compte les « nouvelles réalités territoriales ». C’est la position russe qui est répétée depuis plusieurs mois. La Russie est prête à engager des discussions de paix, mais avec des « concessions » de la part de Kiev : la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler entièrement. Kiev considère cette condition comme impossible à envisager.
Selon le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Heorhii Tykhyi, les discussions avec le dictateur russe ne contribuent en rien à la réalisation d’une paix juste. Il a plutôt demandé des actions concrètes et fermes pour contraindre la Russie à la paix.
Volodymyr Zelensky avait été informé par Olaf Scholz de son appel à Vladimir Poutine. L’intention du chancelier allemand était connue à Washington, Paris et Londres, mais les messages n’ont pas été « coordonnés », selon l’entourage du président français, Emmanuel Macron.
Les dirigeants du G20 qu’il doit rencontrer lors du sommet organisé lundi 18 et mardi 19 novembre au Brésil seront informés de manière plus approfondie par M. Scholz. On prévoit également une réunion de plusieurs responsables de la diplomatie de l’Union européenne mardi à Varsovie afin de célébrer les mille jours de l’invasion russe en Ukraine.
Dans un premier commentaire, le vendredi 15 novembre, Donald Tusk, le chef du gouvernement polonais, a exprimé sa gratitude envers Olaf Scholz pour avoir déclaré que « rien ne se ferait sur l’Ukraine » sans l’Ukraine.
Le chancelier allemand a également indiqué au chef de l’État russe que l’Allemagne et l’Union européenne étaient déterminées à soutenir l’Ukraine « tant que cela sera nécessaire ».