La stratégie de Trump soutient l’établissement d’alliances à niveau régional et incite les nations à découvrir de nouveaux marchés. En Asie, on observe la création d’une coalition entre le Japon, la Corée du Sud et la Chine en réaction aux mesures douanières américaines.
Dimanche, les ministres de l’Industrie et du Commerce des trois nations se sont réunis à Séoul afin de discuter d’un accord de libre-échange en réponse aux augmentations des droits de douane imposées par Washington.
En raison du contexte de hausse rapide des droits de douane décidés par les États-Unis, une réunion a été organisée en toute hâte. À Séoul, le 30 mars, des ministres sud-coréens, japonais et chinois responsables de l’industrie et du commerce se sont rencontrés afin de renforcer leur collaboration, face à la forte dépendance de leurs économies aux exportations.
Les ministres Ahn Duk-geun de la Corée du Sud, Yoji Muto du Japon et Wang Wentao de la Chine ont pris la décision de « poursuivre les pourparlers afin d’accélérer les négociations pour un accord de libre-échange trilatéral complet » et « équitable », selon un communiqué partagé.
Des négociations concernant cet accord avaient débuté en 2013 et se sont poursuivies jusqu’en 2019, avant de connaître un ralentissement. En 2024, elles ont été réactivées lors d’un sommet exceptionnel à Séoul réunissant les leaders des trois pays.
« Nous continuerons à œuvrer pour établir des conditions de concurrence équitables dans le monde, visant à favoriser un climat prévisible pour le commerce et l’investissement, caractérisé par la liberté, l’ouverture, l’équité, l’absence de discrimination, la transparence et l’inclusivité », indique le communiqué, faisant ressortir le contraste avec les changements fréquents de la politique douanière de Washington, qui amplifient les incertitudes pour les entreprises.
Séoul a souligné dans une déclaration séparée que les trois pays visent à « intensifier progressivement leurs collaborations » afin de « développer un environnement commercial stable, sécuriser les chaînes d’approvisionnement et optimiser la communication concernant les contrôles à l’exportation ».
« Le protectionnisme et l’unilatéralisme gagnent du terrain. »
De manière générale, Séoul, Pékin et Tokyo ont décidé dimanche de « travailler en étroite collaboration » pour promouvoir une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et favoriser l’intégration de nouveaux membres au vaste Partenariat économique régional global (RCEP) qui regroupe la Chine et quatorze autres pays asiatiques.
« Le protectionnisme et l’unilatéralisme se diffusent, créant une pression intense sur le commerce mondial et amplifiant l’incertitude. » Le gouvernement chinois, dans son communiqué, a souligné que « ces trois nations doivent prendre en charge (…) la sauvegarde du système commercial multilatéral et encourager l’intégration économique régionale ».
