Dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que son pays nécessitait davantage d’armes et de garanties de sécurité de l’OTAN avant d’entamer des négociations avec la Russie pour mettre fin à l’invasion de l’Ukraine qui a commencé en 2022.
Après avoir rencontré la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa, M. Zelensky s’exprimait lors d’une visite symbolique de soutien à Kiev au début de son mandat.
Ce voyage survient pendant une période de tension élevée entre Moscou et les Occidentaux, suite à des attaques de missiles américains et britanniques par l’Ukraine sur le sol russe, ainsi qu’à l’utilisation d’un missile hypersonique expérimental par la Russie, ainsi qu’à des menaces nucléaires.
Alors que les demandes de négociations avec Moscou se multiplient, y compris chez les alliés de Kiev, M. Zelensky a affirmé que son pays avait besoin d’armes, y compris un nombre important ou suffisamment d’armes à longue portée, de diverses catégories.
Il a également mentionné l’importance d’une avancée avec l’OTAN. Selon lui, il est essentiel que l’Ukraine soit invitée à rejoindre l’OTAN afin de garantir sa survie, alors que Moscou affirme avoir lancé son invasion afin d’empêcher notamment un rapprochement entre Kiev et l’Alliance atlantique.
Nous ne devrons établir […] l’ordre du jour de la réunion avec les assassins que lorsque nous aurons tous ces éléments et que nous serons forts, a déclaré M. Zelensky, craignant l’arrêt de l’aide américaine.
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, avait déclaré quelques heures plus tôt que sa visite à Kiev était un message évident. Il a exprimé son soutien envers l’Ukraine et a déclaré qu’il continuerait à lui apporter tout notre soutien.
La nouvelle direction de l’Union européenne (UE) souhaite montrer un soutien affirmé à l’Ukraine alors que ses forces reculent sur le front et que l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison-Blanche fait craindre un arrêt de l’aide américaine à Kiev.
Afin de mettre en évidence ces difficultés, l’armée russe a annoncé dimanche avoir pris deux nouveaux villages dans l’est de l’Ukraine, Illinka et Petrivka, dans une région où ses avancées se sont accélérées à un niveau inédit depuis les premières semaines de la guerre.
Ces dernières semaines, l’Ukraine a également été touchée par de nombreuses attaques contre ses infrastructures énergétiques, ce qui a entraîné des interruptions importantes de courant à l’approche de l’hiver.
« La situation en Ukraine est extrêmement préoccupante, mais il est évident qu’elle entraîne également un coût considérable pour la Russie », a déclaré Kaja Kallas, ancienne première ministre de l’Estonie, connue pour avoir une ligne dure envers Moscou.
M. Zelensky avait demandé à l’OTAN de protéger les régions d’Ukraine encore sous contrôle kievski et avait affirmé qu’il serait prêt à renoncer immédiatement à la récupération des territoires occupés par la Russie.
Poutine demande à Kiev de faire des compromis.
De son côté, Vladimir Poutine demande que l’Ukraine abandonne quatre régions du sud et de l’est occupées par la Russie, ainsi que la Crimée annexée en 2014, et renonce à l’OTAN. Selon Mme Kallas, l’adhésion à l’OTAN est la plus grande garantie de sécurité. Cependant, les diplomates occidentaux estiment que l’Alliance n’accordera pas très vite à l’Ukraine le statut de membre, étant donné l’opposition d’un grand nombre de pays qui craignent d’être entraînés dans une guerre directe avec la Russie.
D’après Mme Kallas, l’Union européenne ne devrait pas s’abstenir de l’envoi de troupes européennes sur le territoire ukrainien afin de contribuer à la mise en œuvre d’un éventuel cessez-le-feu, autre mesure qui entraînerait un risque de conflit direct avec Moscou.
Elle a souligné que nous devrions garder une ambiguïté stratégique à ce sujet.
Selon M. Zelensky, si Kiev faisait une telle demande, la moitié des alliés cesseraient leur soutien.
Mme Kallas a expliqué que l’UE continuera à chercher à positionner Kiev dans une position solide en cas de négociations avec Moscou. Cependant, elle a reconnu que les 27 États membres avaient de plus en plus de difficultés à trouver de nouvelles façons d’augmenter leur soutien à l’Ukraine.
Au niveau du terrain, les raids russes continuaient dimanche. Selon les autorités locales, trois personnes ont perdu la vie et 11 ont été blessées dans l’explosion d’un minibus à Kherson, dans le sud de l’Ukraine.
UKRAINE: Zelensky dit vouloir armes et garanties de l’OTAN avant des négociations avec Moscou
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