KORÉE DU SUD: En réaction à la manifestation de la population qui réclame la démission du chef de l’État, l’opposition commence à engager une procédure de destitution contre le président Yoon.

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Après la décision du président de mettre en place une loi martiale en Corée du Sud, l’opposition a déposé jeudi devant le Parlement une motion de destitution du président Yoon Suk Yeol, l’accusant d’avoir tenté de mettre fin aux enquêtes criminelles qui le concernent.
Après la décision du président de mettre en place une loi martiale en Corée du Sud, l’opposition a déposé jeudi devant le Parlement une motion de destitution du président Yoon Suk Yeol, l’accusant d’avoir tenté de mettre fin aux enquêtes criminelles qui le concernent. Des milliers de Sud-Coréens se sont rassemblés mercredi à Séoul afin de demander la démission de leur président.
Dans une motion de destitution présentée aux premières heures de la journée devant le Parlement, six partis d’opposition sud-coréens ont accusé le président Yoon Suk Yeol d’avoir « violé la constitution de manière grave et massive » pour « éviter des poursuites criminelles » contre lui et sa famille.
Selon le député Kim Seung-won, il s’agit d’un crime inpardonnable, un crime qui ne peut pas être, qui ne doit pas être et qui ne sera pas pardonné. Lors de la nuit de mardi à mercredi, la Corée du Sud a été marquée par une journée de colère et de manifestations, après que le président Yoon ait tenté d’imposer une loi martiale pour la première fois en 40 ans.
Les six partis d’opposition représentés au Parlement ont annoncé que la motion de destitution pourrait être votée dès vendredi, dont le principal, le Parti démocrate (centre-gauche). Il a également porté plainte pour « insurrection » contre le président, certains ministres et des hauts responsables de l’armée et de la police, ce qui pourrait entraîner des peines de prison à vie, voire des condamnations à mort.
Selon l’agence de presse Yonhap, la loi sud-coréenne stipule que la motion de destitution doit être votée 24 à 72 heures après sa présentation en session parlementaire.
L’assemblée de 300 membres est largement dominée par l’opposition qui n’a besoin que d’une poignée de défections de la part du Parti du pouvoir du peuple du président Yoon pour obtenir la majorité des deux tiers nécessaire à l’adoption de la motion.
Selon Yonhap, le parti au pouvoir a pris la décision de s’opposer à la motion de destitution. Selon cette source, de nombreux parlementaires qui ont assisté à la réunion du parti ont exprimé leur accord pour s’opposer à la destitution.
Avec des affiches, des bougies et des ventes de boissons chaudes, les Coréens ont exprimé leur profonde surprise d’avoir constaté que leur pays était si proche de renoncer à près de 40 ans de démocratie.
« Ça ressemblait à une leçon d’histoire », affirme Park Su-hyung, âgé de 39 ans. La démocratie sera compromise si nous laissons M. Yoon au pouvoir pendant un certain temps.
Choi Moon Jung, âgé de 55 ans, juge que je devais être présent ce soir, car le président est fou, en distribuant des boissons chaudes.
M. Yoon, dont la popularité était déjà au plus bas, est confronté à une crise après avoir mis en place la loi martiale lors d’une allocution surprise tard mardi, avant de l’abroger quelques heures plus tard sous la pression des députés et de la rue.
Alors que le budget 2025 était en difficulté, le président avait justifié cette action en déclarant qu’il souhaitait « supprimer les éléments hostiles à l’État » et « protéger la Corée du Sud libérale des menaces des forces communistes nord-coréennes ».
M. Yoon, qui a été élu de justesse en 2022 et n’a jamais eu de majorité au Parlement, avait dénoncé une « dictature législative » et accusé les élus de l’opposition de bloquer « tous les budgets indispensables aux compétences ». En cas d’application de la loi martiale, la vie politique était suspendue, le Parlement fermé et les médias contrôlés.
Pour la dernière fois, la loi martiale avait été mise en place en Corée du Sud en 1980, lorsque des centaines de milliers de personnes avaient défilé pour protester contre un coup d’État militaire. La répression de ces manifestations avait été sanglante.
Les alliés de la Corée du Sud ont été surpris par l’action de M. Yoon, en particulier les États-Unis, qui comptent près de 30 000 soldats dans le pays, et ont exprimé leur soulagement face à la nouvelle du président Yoon.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré mercredi que la démocratie sud-coréenne est solide et résistante. Nous allons continuer à nous exprimer publiquement et à nous engager en privé avec nos homologues sud-coréens afin de renforcer l’importance de son maintien.
Selon Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, la levée de la loi martiale témoigne de « l’engagement » de la Corée du Sud envers l’État de droit, tandis que l’Union européenne a réaffirmé son partenariat stratégique avec Séoul.
La Chine a, quant à elle, « pris note » de la levée de la déclaration de loi martiale en Corée du Sud, mais « ne reviendra pas » sur les affaires internes du pays.

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