Nicholas Haysom, le représentant spécial des Nations unies pour le Sud-Soudan, a exprimé sa préoccupation aujourd’hui (9 octobre) après que les dirigeants du pays aient annoncé une prolongation de la période de transition en cours et ont déclaré que cette prolongation devait être prise en compte.
En décembre 2026, la tentative du Sud-Soudan d’organiser les premières élections démocratiques de son histoire a été retardée de deux ans en raison de cette prolongation.
Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a déclaré que les dirigeants du Sud-Soudan doivent trouver des compromis et des modes de mise en uvre d’une masse critique des critères politiques et opérationnels clés énoncés dans le R-ARCSS.
Pour conserver la confiance de leur peuple et, soyons clairs, de notre point de vue, l’heure tourne, ils doivent faire en sorte que cette dernière extension soit prise en compte.
En travaillant avec les partis politiques au niveau national et au niveau des États, les Nations unies accordent la priorité à l’obtention de résultats concrets pour les sensibiliser à ce qui est nécessaire pour organiser les élections.
Il s’agit notamment d’envisager les réponses aux dix questions posées à la classe politique depuis plus d’un an.
Ces questions sont toujours sans réponse à ce jour.
M. Haysom affirme que les questions portent sur des sujets fondamentaux tels que la nature et le type d’élections que le pays souhaite organiser, la participation électorale des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi que sur la représentation proportionnelle, qui signifie que les sous-groupes de l’électorat sont représentés de manière comparable afin que tous les votes exprimés reflètent réellement la volonté du peuple.
Les Nations unies et leurs partenaires contribuent à créer un environnement propice aux élections grâce à des forums politiques organisés dans différents États. Tous les citoyens peuvent voter sans intimidation ni crainte de représailles, les hommes politiques peuvent exprimer leurs opinions sans incitation à la haine ou à la violence, les médias peuvent informer la population sans censure et une société civile dynamique et active peut prospérer.
M. Haysom a affirmé : « Laissez-moi vous donner un exemple : le forum politique de Bor a abouti à un consensus entre la société civile et l’appareil de sécurité nationale et ses représentants pour s’asseoir ensemble et prendre connaissance des points de vue de chacun. »
La clé de voûte d’une société sud-soudanaise unie est la collaboration locale.
Il reste des lacunes à combler pour que le Sud-Soudan puisse réussir sa transition démocratique.
L’UNMISS et le PNUD forment l’équipe intégrée d’assistance électorale de l’ONU qui soutient la Commission électorale nationale dans l’organisation de son premier exercice d’initiation des membres du Haut Comité électoral de l’État.
C’est un des nombreux ateliers que les Nations unies organisent pour relier les niveaux national et sous-national ou étatique dans le but de renforcer les capacités dans tous les domaines et d’introduire les notions essentielles d’une gestion électorale efficace.
Il s’agit avant tout d’expliquer aux membres de ces hauts comités électoraux d’État l’importance qu’ils ont à jouer dans l’organisation d’élections libres et justes.
M. Haysom a ajouté : « Cependant il ne fait pas de doute que l’élite politique doit être le moteur de toutes ces tâches, et non les Nations unies ou les partenaires de paix extérieurs
M. Haysom a exprimé son inquiétude à propos des modifications proposées à la loi sur le service de sécurité nationale. Plusieurs clauses sont actuellement incompatibles avec les principes démocratiques et vont nécessairement porter atteinte aux élections. Je suis préoccupé par les partenaires gouvernementaux, comme beaucoup d’autres parties prenantes, et je les invite à reconsidérer ces clauses.
Le renforcement des capacités institutionnelles est la priorité de l’UNMISS.
. Ce ne sont ni des « élections de l’ONU » ni des « élections étrangères ». C’est la première élection du Sud-Soudan depuis son indépendance. Les dirigeants politiques ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers à cause de cette prolongation. Au contraire, il leur faut utiliser les quatre mois qui suivent, jusqu’en février 2025, date du début de la période prolongée, pour établir des objectifs réalistes et les atteindre ».
« Nous tenons à assurer les Sud-Soudanais que d’autres éléments de notre mandat seront mis en uvre », a conclu M. Haysom. Les soldats de la paix aident le pays à faire face aux inondations répétées en construisant des bermes et des digues, et nos collègues des droits de l’homme font tout leur possible pour veiller à ce que les droits de tous les citoyens soient respectés.
En ces temps difficiles, nous poursuivons nos efforts avec nos partenaires humanitaires afin d’assurer la sécurité du transport de l’aide. Nous renforcerons les capacités des acteurs de l’État de droit et de sécurité afin de garantir la responsabilisation et de soutenir le processus de paix par tous les moyens possibles.