Ces premiers décrets signés par Donald Trump à la Maison Blanche portent sur un large éventail de sujets, allant de l’économie à l’immigration, du bannissement de TikTok à diverses questions sociétales.
Ce lundi 20 janvier, peu de temps après son intronisation en tant que 49ᵉ président des États-Unis, Donald Trump a signé des décrets à toutes fins, principalement destinés à renforcer l’administration de son prédécesseur, Joe Biden.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche a prononcé son premier discours de président à la Capital One Arena, à Washington, après avoir prêté serment, affirmant que « l’âge d’or des États-Unis débute aujourd’hui ». Face à un public de 20 000 personnes qui ont adhéré à sa cause, il a également donné son accord pour ses premiers décrets.
Dans un cadre plus traditionnel, Donald Trump s’est ensuite installé devant le Resolute Desk du Bureau ovale, à la Maison-Blanche. Devant lui se trouvent des piles de documents contenues dans des pochettes en cuir et une boîte contenant ses feutres noirs préférés. Il est accompagné d’un conseiller qui lui remet un à un des décrets sur lesquels il doit signer. Devant lui, un groupe restreint de journalistes.
Le républicain, élu après une campagne particulièrement violente contre les migrants, a déclaré : « C’est essentiel », avant de signer un décret qui remet en question le droit du sol, qu’il considère comme « ridicule ». Cependant, cela est assuré par la Constitution.
La première conséquence tangible a été observée dès lundi : la plateforme de demandes d’asile mise en place par l’administration Biden a immédiatement été arrêtée. Le service annonce sur son site internet que les rendez-vous déjà planifiés ont été annulés.
Le décret déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique a également été signé par Donald Trump dans la soirée. Le fortuné souhaite initier un « processus de renvoi de millions et de millions de délinquants étrangers ».
Le nouveau président des États-Unis a également pris la décision de retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme qu’il avait critiqué par le passé pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.
En signant ce document, le républicain a dénoncé que l’OMS nous a trompés, justifiant ce retrait par l’écart entre les contributions financières américaines et chinoises.
Dans ce document, il appelle les agences fédérales à « empêcher tout transfert ultérieur de fonds, de soutien ou de ressources du gouvernement des États-Unis à l’OMS » et les encourage à « trouver des partenaires américains et internationaux crédibles » capables d’« assumer les activités entreprises par l’OMS auparavant ».
Le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne établie à Genève est l’État américain. L’OMS affirme qu’ils participent à son financement par une cotisation indexée sur leur PIB et par des contributions volontaires.
Il y a aussi parmi les décrets signés celui qui marque un nouveau retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Un véritable recul dans la lutte contre le changement climatique, mettant en danger les efforts internationaux visant à le freiner.
Dès son premier jour de retour au pouvoir, le républicain, un climatosceptique connu, a pris la parole en signant un décret présidentiel et une lettre aux Nations unies en ce sens.
Donald Trump a déclaré à ses partisans à la Capital One Arena : « Je me retire immédiatement de l’accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale », avant de signer les documents devant eux.
Il a ajouté que les États-Unis ne mettront pas en péril leurs propres industries pendant que la Chine pollue sans être sanctionnée.
Sous le premier mandat du républicain, les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, avaient déjà légèrement abandonné cet accord avant que Joe Biden ne le renouvelle. Ce retrait récent, très symbolique, devrait être mis en place dans un an.
Une déclaration de campagne. Le 6 janvier 2021, Donald Trump a également approuvé la libération de plus de 1500 personnes impliquées dans l’attaque du Capitole.
Peu de temps avant, le nouveau président des États-Unis avait déclaré qu’il appliquerait son pouvoir de grâce dès le premier jour de son mandat, comme il l’avait promis lors de sa campagne.
« En ce qui concerne les otages, environ 1500 personnes seront graciées complètement le 6 janvier », a-t-il affirmé en signant le document.
Selon le texte du décret publié par la Maison Blanche, cette déclaration met un terme à une injustice nationale grave infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années et inaugure un processus de réconciliation nationale.
Cette indulgence est accordée à tous les condamnés pour avoir participé à l’assaut du Capitole, sauf 14 dont la peine est convertie en temps de prison déjà écoulé. Ceux-ci sont des membres des groupes d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, a été condamné à 18 ans de prison.
Le 47e président des États-Unis a déclaré que les États-Unis ne reconnaîtraient plus que « deux sexes, masculin et féminin », définis à la naissance, et que les aides fédérales pour renforcer la diversité seraient également abolies.
Dès lors, Donald Trump a confirmé, comme il l’a répété tout au long de sa campagne, son désir de s’attaquer à ce que certains conservateurs américains perçoivent comme des excès des programmes de diversité et d’inclusion des minorités.
Dès aujourd’hui, le gouvernement des États-Unis adoptera la politique officielle de ne voir que deux sexes, masculin et féminin, a-t-il déclaré lors de son discours d’investiture.
Un décret publié par la Maison-Blanche dans la soirée a ajouté que ces sexes ne peuvent pas être modifiés et sont fondés sur une réalité fondamentale et incontestable, ce qui devra être mis en œuvre par toutes les agences fédérales.
Selon le même décret, il est interdit d’utiliser les fonds fédéraux pour promouvoir l’idéologie de genre, dans le but de « rétablir la vérité biologique ». Selon un autre texte, tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral est mis fin.
De plus, Donald Trump a donné son accord pour suspendre pour 75 jours l’application de la loi interdisant le réseau social TikTok aux États-Unis.
Le Congrès a adopté cette loi en 2024 et elle est entrée en vigueur le dimanche 19 janvier. Elle impose à la maison mère de la plateforme de la vendre, sinon elle est interdite sur le territoire américain. Ce week-end, elle a provoqué une inaccessibilité au réseau social aux États-Unis pendant quelques heures.
Les fournisseurs d’Internet et les boutiques d’application sont sanctionnés par la loi avec des amendes très lourdes, pouvant atteindre 5000 dollars par utilisateur. Selon la Maison-Blanche, le nouveau président américain a réagi au retrait de Cuba de la liste des États qui soutiennent le terrorisme, annoncé il y a quelques jours par l’ancienne administration Biden dans le cadre d’un accord pour la libération de prisonniers politiques.
Joe Biden a pris la décision surprise de retirer Cuba en tant que « geste de bonne volonté ». Par la suite, La Havane avait annoncé la prochaine libération de 553 détenus.
Cuba a immédiatement réagi en décrivant cette décision comme « une arrogance et un mépris de la vérité ». Ceci n’a rien d’étonnant. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a réagi sur X en exprimant son intention de renforcer encore davantage la guerre économique cruelle contre Cuba dans le but de la dominer.
Quelques jours avant sa chute du pouvoir en janvier 2021, Donald Trump avait décidé de placer Cuba sur cette liste avec la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie.
