Jeudi, lors d’une cérémonie purement militaire, l’armée française a remis sa dernière base au Sahel à l’armée du Tchad. Cette information a été confirmée par les états-majors militaires des deux nations.
Il n’y a plus de déploiement militaire français au Sahel. Le jeudi 30 janvier, l’armée française a transféré sa dernière base à l’armée tchadienne, comme l’ont rapporté les quartiers généraux militaires de ces deux nations.
« Le transfert final de la base Sergent Adji Kosseï de N’Djamena à la France marque la conclusion de l’engagement français au Tchad, en accord avec les directives des hautes instances », a déclaré l’état-major de l’armée tchadienne dans un communiqué diffusé la veille d’un événement officiel prévu pour vendredi afin de célébrer ce retrait.
Jusqu’à présent, le Tchad faisait partie des derniers pays de l’Afrique centrale à abriter une importante présence militaire française, avec près de 1 000 troupes déployées sur son territoire.
Entre décembre et janvier, la France avait déjà transféré deux autres installations militaires, l’une à Faya dans le nord et l’autre à Abéché dans l’est.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus vaste : après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est au tour du Tchad de mettre fin à sa collaboration militaire avec Paris. En décembre, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont aussi fait part de leur décision de procéder au retrait des forces françaises.
En réponse à cette évolution, Abakar Abdelkerim Daoud, le chef d’état-major de l’armée du Tchad, a déclaré que son pays était en mesure de prendre en charge ses obligations défensives de manière autonome.
Selon la même source, les équipements et le personnel de combat ont été déplacés en France ; seuls des conteneurs, qui seront retournés par transport terrestre et maritime via des fournisseurs privés, demeurent sur place.
Le Tchad a été le dernier bastion français au Sahel, où Paris a déployé jusqu’à plus de 5 000 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane contre le jihadisme, qui a pris fin à la fin novembre 2022.
Depuis lors, quatre autres anciennes colonies de la France – le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso – ont demandé à Paris de retirer ses troupes de leurs terres, où elles étaient historiquement présentes, et ont choisi de se tourner vers Moscou.
