Le Royaume-Uni remet en question sa stratégie de dissuasion nucléaire, qui repose sur le soutien des États-Unis. Il y a quelques semaines encore inimaginable, un débat commence à se dessiner concernant la possibilité de reconsidérer le partenariat historique avec les États-Unis et ses implications.
Jusqu’à présent, au Royaume-Uni, aborder les avantages et l’efficacité de la dissuasion nucléaire était quelque peu un sujet tabou. Les spécialistes et les militaires adhéraient au concept de l’« ambiguïté stratégique », qui vise à minimiser les informations divulguées à un ennemi concernant une possible utilisation de l’arme nucléaire pour fortifier sa capacité de dissuasion.
Cependant, à mesure que l’inquiétude grandit quant à la constance de l’engagement des États-Unis en Europe, les personnes commencent à parler davantage. En effet, à la différence de la France qui valorise son indépendance stratégique, le Royaume-Uni, l’autre pays européen doté d’une dissuasion nucléaire, s’appuie sur un partenariat historique avec les États-Unis pour ce faire. Quel impact cela aurait sur sa dissuasion si Washington entretenait l’incertitude quant à cette coopération ou y mettait soudainement un terme ?
Selon M. Kulesa, les têtes nucléaires sont également fabriquées par les Britanniques, mais « en coopération avec les Américains et en intégrant des éléments provenant des États-Unis ». Il faut surtout noter que les missiles balistiques mer-sol qui doivent être propulsés, les Trident, sont fabriqués aux États-Unis.