Donald Trump, président des États-Unis, a déclaré jeudi qu’un « excellent accord sur les tarifs douaniers » serait conclu avec la Chine, tout en accueillant la Première ministre italienne Giorgia Meloni dans le bureau ovale.
« Je crois que nous allons parvenir à un excellent accord avec la Chine », a rétorqué Donald Trump en réponse à un journaliste qui le questionnait sur une éventuelle inquiétude des États-Unis face à la proximité grandissante de leurs alliés avec la Chine suite aux droits de douane qu’ils ont imposés.
Donald Trump a affirmé être « à 100 % » convaincu qu’un accord douanier avec l’Union européenne sera signé, lors de sa rencontre jeudi avec la dirigeante italienne Giorgia Meloni, qui est incitée par Bruxelles à s’exprimer au nom des Vingt-Sept. Au commencement de la réunion à Washington, la Première ministre italienne a exprimé une opinion unanime, affirmant également sa « certitude » quant à la conclusion d’un accord.
Toutefois, la leader de la coalition ultraconservatrice au pouvoir à Rome a déclaré qu’elle « ne pouvait pas négocier au nom de l’Union européenne » tandis que les liens entre l’UE et les États-Unis sont devenus tendus depuis le début de la guerre commerciale initiée par le président américain et son recours fréquent aux droits de douane. « Mon objectif est d’inviter le président Trump à réaliser une »
Dans le contexte d’une guerre commerciale, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire les taux directeurs de 0,25 point afin de stimuler l’économie de la zone euro. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a affirmé jeudi qu’il était nécessaire pour la banque de « faire face à l’imprévisible » et d’adopter une posture « agile » compte tenu du climat économique incertain.
Dépendance vis-à-vis des exportations
Il est dit que Giorgia Meloni et Donald Trump, qui ont beaucoup d’idées en commun, entretiennent une excellente relation. La Première ministre, décrite comme une « dirigeante fantastique » par le membre du parti républicain, avait été la seule cheffe de l’UE invitée à sa cérémonie d’investiture en janvier. Mettant en évidence ce qu’ils considèrent comme une « relation très particulière », des hauts responsables américains ont suggéré que Giorgia Meloni pourrait jouer le rôle d’interlocuteur pour un accord entre l’Europe et les États-Unis.
« Nous espérons que la Première ministre et le Président parviendront à faire progresser les choses », a affirmé un cadre de l’administration Trump aux journalistes avant la réunion. « Nous sommes ouverts, disponibles et prêts à établir des accords avec les nations qui abordent cela avec sérieux. » Il a également ajouté : « Nous espérons que l’Italie et l’Union européenne seront incluses. »
Depuis le 5 avril, le président américain Donald Trump a instauré des droits de douane d’au moins 10 % sur tous les produits importés aux États-Unis, y compris jusqu’à 145 % pour les produits chinois, en sus des taxes antérieures à son retour à la Maison Blanche.
Giorgia Meloni, dont le pays est tributaire des exportations industrielles représentant près de 25 % du PIB, a désapprouvé cette initiative douanière tout en prônant la discussion et en appelant Bruxelles à s’abstenir de représailles.
« Je ne ressens aucune pression. »
Cependant, sa danse à deux et ses liens étroits avec Donald Trump suscitent des inquiétudes chez ses alliés européens, tout comme le ministre français de l’Industrie, Marc Ferracci, qui a exprimé sa crainte, lors de l’annonce de la visite de Giorgia Meloni à Washington, qu’elle ne prenne pas ses propres décisions indépendamment. « Je ne ressens aucune pression », a plaisanté Giorgia Meloni mardi soir lors d’une cérémonie avec des dirigeants d’entreprise. « Je sais ce que je représente et je suis consciente de ce pour quoi je me bats », a-t-elle déclaré.
Plus de 10 % des exportations italiennes sont destinées aux États-Unis, qui se classent au troisième rang parmi les partenaires commerciaux de la péninsule. Également, 10 % des exportations de l’Allemagne sont à destination des États-Unis, tandis que 7 % des exportations françaises y sont expédiées. « Il est impératif d’éviter une guerre commerciale », a souligné le ministre italien de l’Industrie, Adolfo Urso, ajoutant que Giorgia Meloni tentera à Washington de « persuader tout le monde de l’importance des négociations ».
Depuis son retour au pouvoir, le président américain a fait des droits de douane un instrument politique à part entière, et il les a particulièrement mis en œuvre à l’encontre de la Chine. Cependant, en réponse à une question jeudi, il a indiqué qu’il anticipait la conclusion d’un « très bon accord » entre les deux principales puissances mondiales, sans fournir de détails supplémentaires.