La croissance de l’industrie automobile en Chine peut générer des inquiétudes, notamment à la suite des tests du taxi autonome de Pony.ai sur le territoire chinois.
« La superpuissance automobile de la Chine. » La jeune entreprise, fondée en Californie par deux programmeurs chinois, se prépare à lancer en série des véhicules autonomes. Selon ses dirigeants, la Chine comptera 85 000 taxis autonomes d’ici fin 2029.
Le district de Jiading, situé au nord de Shanghaï, est en partenariat de jumelage avec Wolfsburg, une ville allemande connue pour abriter le siège de Volkswagen. C’est ici que se trouve l’usine qui fabrique les modèles ID.3 et ID.4, véhicules électriques de la marque allemande destinés au marché chinois. Le mardi 22 avril, juste la veille de l’inauguration du prestigieux Salon de l’automobile de Shanghaï, elle est immobilisée. Officiellement en maintenance, mais probablement en période d’inactivité forcée. À une distance de quelques kilomètres, les robots-taxis de Pony.ai, par contre, ne sont pas du tout à l’arrêt. L’entreprise de taxis autonomes fondée par deux développeurs chinois en 2016 à Fremont, Californie, fonctionne sans interruption. Ses véhicules circulent constamment, amassant des millions de kilomètres d’expertise et ouvrant la voie à une nouvelle ère de mobilité.
À Wuhan, les taxis sont désormais sans conducteur.
Plus de 400 véhicules autonomes parcourent la ville du centre de la Chine sur une étendue sans précédent, permettant à la nation d’accumuler des milliers de kilomètres d’expérience. Les chauffeurs de taxi, quant à eux, se préoccupent de leur futur.
Le taxi décélère ensuite et s’immobilise devant le client. Pour ouvrir la porte, il est nécessaire d’entrer sur le verre arrière droit un code de quatre chiffres qui a été affiché sur le téléphone portable lors de la réservation du trajet. À bord, un message insiste sur l’obligation de porter la ceinture de sécurité. Le volant se manœuvre sans chauffeur, la voiture s’insère prudemment dans le trafic, prenant rapidement l’un des grands ponts à huit voies qui enjambe le Yangzi.
Plusieurs villes américaines ont déjà mis en service ou testé des taxis autonomes, mais la Chine refuse de rester à la traîne dans la compétition pour l’autonomie des véhicules, qui exige une accumulation de kilomètres sur route réelle pour améliorer les technologies. Des initiatives expérimentales ont été mises en place dans divers quartiers de Pékin, de Shanghaï, de Chongqing et de Shenzhen. Cependant, aucune n’égale l’ambition de celle de Wuhan, où plus de 400 véhicules autonomes Apollo Go, appartenant au groupe Baidu, parcourent la ville à l’exception du quartier central historique le plus dense. La superficie de 3 000 kilomètres carrés correspond à la zone où les véhicules autonomes peuvent être utilisés.