BRICS: Dans un contexte de tensions commerciales et d’instabilités mondiales croissantes, les BRICS tiennent une réunion stratégique en raison de l’expansion significative du groupe, avec pour but d’élaborer des réponses dans un environnement géopolitique tumultueux.

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Les BRICS sont-ils en mesure de contribuer à la résolution des crises à l’échelle mondiale et régionale  ? La question occupe une place centrale dans la rencontre des chefs de la diplomatie de l’organisation qui a débuté lundi à Rio de Janeiro, au Brésil.

Les pays membres des Brics souhaitent contribuer à la quête de la paix face aux conflits en Afrique, aux situations humanitaires en Ukraine, en Haïti et à Gaza.

Ce lundi, au Brésil, se tiennent deux jours de pourparlers cruciaux réunissant les ministres des Affaires étrangères des nations membres du bloc des Brics. Cette réunion se déroule en plein conflit commercial initié par le président américain Donald Trump avec le monde entier, et plus spécialement avec la Chine, qui est le moteur économique du groupe.

Cette rencontre à Rio de Janeiro fait partie des préparatifs pour le sommet des dirigeants qui se tiendra dans la même ville les 6 et 7 juillet. La question est cruciale  : il s’agit de réitérer l’importance du multilatéralisme en réponse aux initiatives commerciales unilatérales.

L’importance grandissante du bloc des Brics

Cette année, le Brésil occupe la présidence tournante du groupe et reçoit des délégués de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Éthiopie, de l’Indonésie et de l’Iran. Ces nations, réunies, constituent presque la moitié de la population de la planète et génèrent 39 % du PIB global.

L’état de l’économie mondiale suscite des inquiétudes  : d’après les récentes estimations du Fonds monétaire international (FMI), une croissance globale de 2,8  % est attendue pour cette année, une révision à la baisse due aux tarifs douaniers imposés par les États-Unis et aux actions de représailles menées par d’autres puissances.

Une affirmation en soutien au commerce équitable.

D’après Mauricio Lyrio, le responsable des négociations du Brésil, les ministres travaillent sur une déclaration commune destinée à «  réitérer la centralité et l’importance du système commercial multilatéral  ». La visée est évidente  : favoriser un commerce international basé sur des règles communes et s’opposer à toute action unilatérale, «  peu importe d’où elle émane  ».

Depuis son retour en janvier, Donald Trump a imposé des tarifs douaniers d’au minimum 10  % sur la plupart de ses partenaires commerciaux, ainsi qu’une surtaxe spécifique de 145  % sur la plupart des articles chinois. En réaction, Pékin a mis en place sa propre taxe supplémentaire de 125  % sur les produits importés des États-Unis.

La discussion délicate concernant la prééminence du dollar

Un des sujets sensibles discutés concerne les transactions en devises autres que le dollar américain au sein des Brics, une initiative qui a été mentionnée lors du récent sommet d’octobre à Kazan, en Russie. Cette aspiration à se libérer du dollar américain suscite des inquiétudes auprès de Washington  : Donald Trump a mis en garde qu’il pourrait appliquer des taxes douanières de 100  % aux nations tentant d’amoindrir l’impact du dollar.

Le Brésil, qui n’est que partiellement touché par ces actions (uniquement 10  % de droits de douane additionnels), adopte une attitude plus réservée. D’après Roberto Goulart Menezes, enseignant en relations internationales à l’université de Brasilia, le président Luiz Inácio Lula da Silva s’efforcera d’éviter toute montée des tensions avec les États-Unis afin de ne pas paraître trop en phase avec eux.

Une déclaration finale prévue

La rencontre, dirigée par Mauro Vieira, le chef de la diplomatie brésilienne, réunit entre autres le délégué russe Sergueï Lavrov et le délégué chinois Wang Yi. Les opérations devraient débuter aux alentours de 11 h 00, heure locale (16 h 00, heure de France métropolitaine), et une annonce finale est prévue pour l’après-midi.

Dans un climat de vives tensions économiques et diplomatiques, les Brics souhaitent prouver que la coopération internationale demeure réalisable malgré l’escalade des politiques protectionnistes initiées par Washington.

Le groupe Brics sera rejoint dans ses discussions par neuf pays affiliés, mardi.

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