Jeudi, Donald Trump a averti les grands patrons réunis à Davos de venir produire en Amérique ou de se préparer à payer des droits de douane, une réaction très attendue.
Le 47e président des États-Unis a déclaré : « Je tiens à transmettre un message simple à toutes les entreprises du monde entier : venez fabriquer vos produits en Amérique et vous profiterez des impôts parmi les plus bas au monde. » Donald Trump a ajouté que si vous ne les fabriquez pas aux États-Unis, ce qui est votre droit, vous devrez simplement payer des droits de douane. Il était en visioconférence depuis la Maison-Blanche lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station grisonne.
Elle a été accueillie par de grands applaudissements lors de son apparition sur un écran géant dans la salle principale du centre de congrès de Davos. La venue de l’événement était très attendue après les multiples décisions prises et les menaces proférées depuis son investiture lundi. Un journaliste de l’AFP a remarqué qu’une centaine de personnes étaient déjà en queue pour rentrer trois quarts d’heure avant le début de la session.
Le président des États-Unis a utilisé la tribune de Davos pour promouvoir ses initiatives visant à réduire les impôts, à déréguler et à combattre l’immigration illégale. Il a également demandé à l’Arabie saoudite et à l’Opep de « diminuer le prix du pétrole », déclarant que «si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait immédiatement arrêtée ». Par la suite, il a été interrogé par quelques grandes entreprises de la finance et de l’énergie. Le président-directeur général du fonds d’investissement Blackstone, Stephen Schwarzman, a donné le coup d’envoi. Le PDG du géant pétrolier TotalEnergies, Patrick Pouyanné, le Français Brian Moynihan, de Bank of America, et Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, ont suivi.
La présidente de la BCE Christine Lagarde, la patronne du FMI Kristaline Georgieva et celle de l’Organisation mondiale du commerce Ngozi Okonjo-Iweala, l’ex-envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, le président polonais Andrzej Duda étaient parmi les personnalités remarquées par l’AFP dans l’assistance.
«L’Amérique en premier lieu»
Durant son premier mandat, Donald Trump s’est déjà rendu en personne à Davos à deux reprises, attirant à chaque fois les foules.
Plus tôt dans la journée, Javier Milei, le président argentin ultralibéral, a exprimé sa satisfaction à Davos en déclarant que l’Argentine « reprend l’idée de liberté ». Selon lui, c’est ce que le président Trump prévoit de faire dans cette nouvelle Amérique.
Milei soutient son « ami cher » Elon Musk.
Le président argentin ultralibéral Javier Milei, l’un de ses proches alliés revendiqués, s’était félicité à Davos de voir l’Argentine « reprendre l’idée de liberté ». Selon lui, c’est ce que le président Trump prévoit de faire dans cette nouvelle Amérique.
Il a loué des dirigeants qui partagent sa pensée, comme Donald Trump, ainsi que la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele : Une alliance internationale de toutes ces nations qui aspirent à la liberté et qui adhèrent aux idées de liberté s’est rapidement établie. Un désastre total.
L’intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale était attendue avec enthousiasme et inquiétude par les élites réunies cette semaine à Davos. Ils ne se seront pas trompés.
Dans une salle qui rit du ton vindicatif du milliardaire, les réponses du président américain sont plus partagées à la sortie. Il semble que les dirigeants d’entreprises présents ne soient pas tous tombés sous le charme du président. « Un véritable désastre », déclara un homme d’affaires américain à l’AFP à son départ. Il donne l’impression d’avoir totalement accepté toute la désinformation qui l’entoure. C’est terrifiant. Un autre participant lance : « Que Dieu nous protège », en quittant la salle.
Beaucoup de chefs d’entreprise et de cadres refusent de s’exprimer à l’AFP, visiblement gênés par l’idée de se mettre en avant, tandis qu’une diplomate considère que le président n’a « rien de nouveau ». L’intervention de Trump démontre l’une des raisons de sa victoire aux élections, à savoir sa capacité à parler avec force. Stuart Eizenstat, ancien ambassadeur américain pour l’Union européenne, estime à la sortie qu’il peut ne pas être d’accord avec tout ce qu’il dit, mais il parle avec une grande force.
Donald Trump a fortement critiqué cette union lors de son intervention, en particulier lorsqu’il répond aux chefs d’entreprises qui se sont rassemblés sur scène pour le questionner. Rapidement, la salle se dégage, de même que le hall principal. Le spectacle a pris fin. Le 47e président des États-Unis, récemment élu, a pris part en visioconférence depuis Washington à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station principale des Alpes suisses.