M. al-Charaa, ancien membre d’Al-Qaïda, se positionne aujourd’hui comme un dirigeant, représentant une alternative idéale pour l’Occident dans ce contexte délicat.
Malgré son histoire djihadiste, le président syrien tente de rattacher son pays, autrefois clé de l’axe pro-iranien sous les Al-Assad, au bloc occidental. Un tournant marqué par son interaction avec Donald Trump, suite à celle avec Emmanuel Macron.
Depuis la chute du régime du président Bachar al-Assad en décembre, suite à l’action de sa coalition rebelle, M. al-Charaa, qui a donné une interview peu commune au New York Times ce mois-ci, se trouve à la barre d’une mer géopolitique plus complexe.
« Un ancien djihadiste, un jeune homme très résistant. » Un passé solide. Un lutteur. (…) s’est imposé comme un véritable leader de l’Occident. » Le président américain Donald Trump a, avec son style flamboyant, accordé à Ahmed Al-Charaa, le nouveau dirigeant syrien, la reconnaissance longtemps espérée depuis son accession au pouvoir le 8 décembre 2024. Les efforts déployés par l’ex-djihadiste repenti de 42 ans pour raffiner son image et séduire les dirigeants arabes et occidentaux ont porté leurs fruits. Le 14 mai à Riyad, grâce à l’intervention du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman et du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ahmed Al-Charaa a réussi à obtenir une rencontre avec M. Trump ainsi qu’un engagement concernant la levée des sanctions américaines sur la Syrie.
Pour M. Al-Charaa, la proposition inattendue du président américain a été aussi surprenante que la chute du despote syrien Bachar Al-Assad. Toutefois, l’homme n’a pas été surpris. Quand il n’était encore qu’à la tête du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham, connu sous son pseudonyme d’Abou Mohammed Al-Joulani, il a formulé un projet précis sur le rôle qu’il souhaitait attribuer à la Syrie dans l’ordre international.
