Le président de la République du Kenya, William Ruto, lors de sa visite officielle en Haïti le samedi 21 septembre, a annoncé l’arrivée d’un troisième contingent de 217 Kényans à Port-au-Prince le samedi 18 janvier 2025. Ce nouvel effectif ajoute 380 Kényans déjà présents sur place dans le cadre de la mission multinationale d’assistance à la sécurité (MMAS).
Le ministre de l’Intérieur kényan Kipchumba Murkomen a déclaré sur X que les 217 policiers renforceront le premier groupe de 400 policiers qui ont été déployés l’année dernière dans la nation caribéenne afin de restaurer la paix.
Depuis l’arrivée en juin dernier de la mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dépendante de l’ONU, la violence des gangs, qui contrôlent selon l’ONU 85% de la capitale du pays pauvre des Caraïbes, ne semble pas diminuer.
Selon Kipchumba Murkomen, la mission menée par le Kenya a accompli d’importants progrès dans la diminution de la violence des gangs, ce qui lui a valu des éloges à travers le monde, y compris de la part des administrations américaines sortantes et entrantes. Cette déclaration a été faite à deux jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Selon l’ONU, la violence des gangs en Haïti a causé la mort d’au moins 5 601 individus l’année dernière, soit 1 000 de plus qu’en 2023.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence de l’ONU, a annoncé cette semaine que plus d’un million de personnes sont déplacées, soit près de trois fois plus qu’il y a un an. C’est le plus grand nombre de déplacements causés par la violence en Haïti jamais enregistré.
Fin septembre, le président kényan William Ruto avait annoncé que son pays terminerait le déploiement de 2 500 policiers d’ici janvier 2025, et en octobre, il avait annoncé que 600 policiers supplémentaires seraient prêts dès novembre.
En septembre 2024, la mission multinationale policière a été prolongée par le Conseil de sécurité de l’ONU, sans mentionner sa possible transformation en force des Nations unies, comme le demandaient les nouvelles autorités du pays.
L’année dernière, l’ONG Human Rights Watch avait exprimé des préoccupations quant à la mission en Haïti et des incertitudes quant à son financement.
L’utilisation excessive de la force et les exécutions extrajudiciaires ont été régulièrement critiquées par les organisations de défense des droits humains, en particulier après les manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé le pays d’Afrique de l’Est en juin, où plusieurs dizaines de manifestants ont été tués.