Selon lui, à travers les ondes et les plateformes sociales, des médias ont relayé la suggestion d’un nom pour le poste de prochain Premier ministre alternatif, formulée par une coalition de partis politiques. Cette démarche vise à instaurer une véritable gouvernance responsable et à sortir le pays de sa situation précaire. Ce nom fait référence à Pierre Robert Auguste, qui s’est constamment défini en tant qu’entrepreneur à la fois économique et politique. Son nom rappelle de bons souvenirs et nourrit de grandes attentes dans le vaste Sud.
Il y a treize ans, il a été nommé directeur général des Presses nationales d’Haïti et du journal officiel LE MONITEUR. Il disait alors qu’il avait fait une visite aux Cayes pour ouvrir une succursale de ces deux institutions. On était très dubitatif. Cependant, moins d’un mois plus tard, l’extension était opérationnelle, dotée également d’un centre de documentation numérique offrant plusieurs dizaines de postes informatiques accessibles aux chercheurs et à la jeunesse intellectuelle. Les étudiants et les enseignants étaient enchantés de pouvoir se renseigner sur les dispositions légales, législatives ou réglementaires adoptées par l’autorité centrale, ainsi que sur les conventions ou traités internationaux ratifiés par le pays.
Pierre Robert Auguste souhaitait mettre en place une foire régionale du livre lors de chaque fête patronale des Cayes, le 15 août, et décerner un prix littéraire avec une récompense monétaire significative en l’honneur d’un grand écrivain régional défunt. Le nom de Pauleus Sanon serait attribué au prix du Sud.
Suite au triomphe du Salon national du livre à Jacmel les 30 avril et 1er mai, où le regretté Franckétienne a reçu le Grand prix national des lettres avec une récompense d’un million de gourdes, une manifestation littéraire similaire était attendue aux Cayes en août 2012.
Pour être honnête et véridique, je dois confesser que j’ai ressenti de l’inquiétude pour lui à Jacmel. En effet, en se dirigeant vers cette ville connue pour son accueil chaleureux, on a remarqué sur les murs, çà et là, des tags exprimant leur animosité : À BAS SALON NATIONAL DU LIVRE.
Ses collaborateurs, en proie à la panique, sollicitaient ses conseils. Avec sa tranquillité et son sourire mystérieux, il allait répondre le jour suivant à un provocateur envoyé pour l’intimider sur place avant l’inauguration, ce qu’il avait dit la veille : « Mwen se neg raboto le premye bandi respektyé avek lespri. »
Effectivement, il avait retourné la situation au grand désespoir de quelques journalistes qui, eux aussi, s’étaient déchaînés contre lui et avaient commencé à critiquer sévèrement le retard.
Sans aucune hésitation, j’admirais son audace de refuser d’être présente sur le lieu pour recevoir les autorités après le Te Deum du premier mai. En dépit des appels et même des implorations de certains de ses collègues, il a choisi de demeurer en mer. Et pour faire preuve d’une manière éloquente de son choix, il s’est rendu sur le site quelques minutes après le départ des dignitaires.
C’était la seconde fois que j’observais un homme braver les grands défis malgré les risques élevés. Lors de l’inauguration de la succursale régionale des Cayes, le directeur général Pierre Robert Auguste a su faire preuve d’habileté et de rigueur courtoise face aux notables locaux qui tentaient de lui imposer leurs personnes. Elle avait une personnalité qui commandait le respect. Néanmoins, malgré le soutien intellectuel de son ministre de tutelle à l’époque, Pierre Raymon Dumas, la conspiration clandestine a conduit à la chute du directeur général réformiste Pierre Robert Auguste vers la fin du mois de mai. Et peu de temps après, l’annexe des Cayes a été fermée. Et peu de temps après, l’annexe des Cayes a été fermée. On a procédé au rapatriement des ordinateurs. Pourquoi ? Qu’est-il arrivé à ceux-ci ? A-t-on considéré les dommages importants infligés à la jeunesse intellectuelle du Sud ?
En tant qu’ancien directeur de cette antenne régionale, j’aimerais partager ces agréables souvenirs façonnés par la gentillesse d’un citoyen. Cet homme, que j’ai croisé lors d’une conférence qu’il dirigeait sur le développement local, encourageait ce qu’il nommait le lien intergénérationnel mercantorial pour le mentorat entre les entrepreneurs expérimentés et les jeunes. Il prônait l’idée de la suppression des coûts mensuels additionnels en faveur d’un fonds régional de garantie destiné à soutenir les entreprises émergentes.
Le travail bien fait hier portera ses fruits demain.